Un jeune enfant qui refuse de manger son assiette est un cauchemar pour les parents : on veut que l’enfant mange bien, qu’il ait tous les nutriments nécessaires à sa croissance et qu’il développe le goût pour une grande variété d’aliments. Il y a aussi la frustration d’avoir préparé un bon repas pour la famille, un repas qui se retrouve à la poubelle dans son cas…
C’est donc un réflexe tout à fait normal pour les parents d’insister un peu pour que l’enfant difficile mange tout ce qu’il a dans son assiette. Mais ça a beau être « normal », c’est la pire attitude à adopter selon une étude publiée dans la revue Science Direct.
Arrêtez de corrompre, mendier, supplier, menacer, marchander, promettre une récompense et crier : le forcer à manger ces aliments peut créer de la tension aux repas et nuire à la relation parent-enfant. Les chercheurs ont également constaté que faire manger aux enfants des aliments non désirés n’affecte pas leur poids éventuel.
« La pression parentale n’a aucun effet, bon ou mauvais, sur l’alimentation difficile ou le poids dans cette population », a déclaré l’auteure de l’étude, Dre Julie Lumeng, pédiatre et professeure de recherche au Centre pour la croissance humaine et le développement de l’Université du Michigan. « Les enfants difficiles sur la nourriture le restent même si on met de la pression. »
La Dre Lumeng a suivi un groupe de 244 enfants âgés de plus de deux ans et a comparé les approches de pression parentales versus la réduction du comportement difficile et n’a trouvé aucune donnée pour appuyer le fait que monter le ton au moment des repas changeait le résultat final.
De toute évidence, il est logique de présenter à nos enfants de nouveaux types d’aliments dans l’espoir que cela suscite un intérêt pour apprendre et essayer de nouvelles choses. Mais de les harceler pour finir leur assiette ou insister sur chaque morceau de brocoli non consommé n’est pas nécessaire. En fait, selon cette recherche, la tactique peut même se retourner contre les parents.