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Anick Lemay est en deuil de sa grand-mère et lui rend hommage dans un texte extrêmement touchant

Anick Lemay est en deuil de sa grand-mère et lui rend hommage dans un texte extrêmement touchant
Image / Photo : Karine Paradis

C’est avec un petit moton dans la gorge qu’on vient de terminer la lecture de Vivace et ordorante, le dernier texte qu’a publié la comédienne Anick Lemay sur le site d’Urbania vendredi dernier.

 


Celle qui nous bouleverse le coeur à chaque mois à travers Les carnets d’Anick Lemay depuis avril dernier a l’habitude de nous raconter, avec le plus d’authenticité, d’humour et d’ouverture possible, les épreuves qu’elle traverse depuis son diagnostique de cancer du sein l’hiver dernier.

Bien que la maladie semble se calmer, c’est plutôt à un deuil que la courageuse comédienne doit faire face dans les derniers jours, alors qu’elle vient de perdre sa grand-maman. Anick a tenu à rendre hommage à Rollande dans un texte riche en émotions, nous faisant voyager par toute la gamme des émotions. On rit, on sourit et on a la larme à l’oeil en lisant ce témoignage touchant et rempli d’amour. 

En voici quelques extraits : « […] Quand tu arrives en haut de la côte, tu vois la maison de mes grands-parents au creux de la colline verdoyante, blanche comme un nuage de beau temps ou pleine de couleurs, selon la saison. Pis ça sent bon là, t’as pas idée. Un mélange de champignons, de mousse, de fleurs et de vert. Chaque fois que j’arrive en haut de la côte, ça sent la même affaire et dans mon cœur, ça goûte pareil. De la joie pure. Une excitation enfantine. Le goût rassurant d’un passé heureux.


Ce passé, il a pris cent-un ans et demi à se bâtir. Ce passé aux odeurs de bonheur et de cœurs de poulet en sauce porte un nom : Rollande. Pis Rollande, ça s’adonne à être ma grand-mère. Je suis la fille la plus chanceuse du monde.

Ma grand-mère a vraiment pris goût à sa vie en déménageant à la campagne, à 25 ans. Avec Léo, mon grand-père, elle eu sept enfants, une terre en bois debout, des poules, des chevaux, un poney, des cochons pis des vaches. Peut-être même des chèvres mais là, j’suis pas sûre. Grand-mère avait un immense jardin, un champ de patates et un autre de maïs. Elle n’arrêtait jamais. Comme elle ne buvait pas d’eau. […]

Les jambes bien droites, le corps penché par en avant, pliée en deux comme si rien n’était, elle cueillait ses patates sans jamais avoir fait de yoga. Elle pouvait revenir du bois par la clairière à moitié nue parce qu’elle avait trouvé trop de « talles » de bleuets ou de fraises des champs et que, pour s’en rappeler, elle suspendait aux arbres ce qu’elle avait sur le dos… Mon Grand-Père était fou d’elle, tu comprends ben. […] Elle avait le cœur immense et peur de rien.

[…] Même dans les derniers milles de sa vie, elle prenait les sacs de pain vides à la cafétéria de la résidence pour les remplir de pop-corn… et nous les donnait quand on allait la visiter. Parce que c’était aussi ça Rollande; le don de soi et de ce qu’elle possède. Personne, jamais, ne repartait de chez ma grand-mère les mains vides. Et on repartait toujours le cœur plein.

[…] La dernière fois que j’ai vu sa Rollande, ma grand-mère, c’est la veille de sa mort. J’ai fait un détour par Sherbrooke, sachant que c’était bientôt l’heure où il [Léo] viendrait la chercher. Enfin! Elle avait 101 ans et demi. Elle se demandait qu’est-ce qu’il attendait donc, pour lui ouvrir la porte… Il cherchait surement la clé. Il cherchait souvent ses clés.

Ma sœur, mon père, ma tante Loulou et moi, on a vécu une heure de pure douceur avec elle. On s’est beaucoup embrassé et beaucoup dit je t’aime. On a beaucoup caressé ses mains, ses cheveux et son beau visage. Elle nous a fait rire, nous a poussé une p’tite toune en dansant avec ses mains, nous a parlé du Bon Dieu en le pointant très fort au plafond avec son index, de Mère-Nature et de Léo, bien évidemment. Elle nous a raconté sa brouette et ses phlox, qu’elle a semé à tout vent. On a tous des phlox à grand-mère sur notre terrain. Et elle a répété au moins trois fois que ses fleurs étaient un cadeau de Mère-Nature et qu’elles étaient vivaces et odorantes…

Même au seuil de la mort, Grand-Mère, tu es restée semblable à tes phlox : vivace avec cette odeur bien à toi de savon de pays. Le mien. Grâce à toi. Bon voyage, Grand-Mère. Je t’aime. […] ».

On vous invite à lire l’article en intégralité juste ici!

On souhaite également transmettre nos plus sincères condoléances à Anick et toute sa famille durant cette terrible épreuve.

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