C’est avec énormément de tristesse que nous avons appris, hier après-midi, le décès de la célèbre Renée Martel. Elle s’est éteinte à l’âge de 74 ans au centre Hospitalier Honoré-Mercier de Saint-Hyacinthe, par suite d’une pneumonie sévère, non reliée à la COVID-19.
Étant la fille de deux chanteurs country, Marcel Martel et Noëlla Therrien, Renée Martel est née à Drummondville le 26 juin 1947. Elle s’est alors familiarisée très rapidement avec l’univers country, ainsi qu’avec celui de la télévision et des studios d’enregistrement. Renée a foulé les planches de la scène pour la première fois à l’âge de 6 ans au Théâtre Royal de Drummondville. Elle tombe rapidement en amour avec ce métier et participe donc à plusieurs tournées aux côtés de son père. Elle a également eu la chance d’être invitée à l’émission de radio qu’anime son père à la station CHLT de Sherbrooke.
Plus elle vieillit, plus elle commence à se faire son propre nom et donc se détacher de l’image de ses parents et de migrer vers la culture pop. Elle grave quelques reprises de chansons populaires et, en 1966, elle commence à présenter des spectacles, accompagnée de ses propres musiciens, sous le nom de Renée & The Silverboys. C’est par contre, en 1968, qu’elle connait son tout premier succès avec la chanson Liverpool. Ce disque lui a permis de remporter la même année le titre de découverte féminine. Le public est totalement tombé sous son charme !
Avec le temps, elle est également revenue à ses racines, celle du country. Dès ses premiers succès, elle se distingue en écrivant elle-même les paroles françaises de plusieurs de ses chansons. À l’automne 1972, elle a réussi à créer deux grands succès, Un amour qui ne veut pas mourir et Si on pouvait recommencer, l’adaptation du succès Just One Time du légendaire Don Gibson. Cela lui a permis de faire le pont entre la pop et le country, une démarche qui s’intensifie encore plus en 1975 avec la Cowgirl dorée, version du succès Rhinestone Cowboy de Glen Campbell et dont Robert Charlebois signa les paroles. Un grand classique de la chanson country est alors né.
À la suite d’une période difficile, en 1990, Renée songeait à prendre sa retraite, elle a plutôt multiplié les albums dans les années 2000. Son album L’Héritage lui a même permis de remporter le Félix du spectacle de l’année en 2009, catégorie interprète. Dix en plus tard, en 2019, elle dit entamer sa tournée ultime, qu’elle a malheureusement dû interrompre à la suite d’un cancer du sein. En octobre dernier, elle faisait son retour à la suite de sa rémission en publiant l’album Contre vents et marées, réalisé avec le chanteur Paul Daraîche. Tous deux devaient amorcer une tournée en mars prochain.
Après plus de 65 ans de carrière, Renée Martel a marqué l’histoire de la musique au Québec. Elle a su s’adapter aux différentes décennies qui l’on traversé, tout en restant elle-même. Elle aura marqué le cœur des Québécois à tous jamais et laisse un énorme héritage dans le répertoire des chansons country du Québec. Elle sera pour toujours connue comme la Reine du Country. Toutes nos pensées sont pour la famille et les amis.